Les appartements de Béatrice

La chambre de Béatrice  

Orientée à l’ouest vers le soleil couchant, la chambre de la baronne est meublée d’un lit vénitien recouvert d'une soierie de Chine brodée de multiples motifs de fleurs et d'oiseaux. Les Rothschild entretenaient un commerce de soie avec la Chine depuis 1838, soit 4 ans à peine après la fin du monopole commercial qu'imposait la Compagnie des Indes.
La commode à droite du lit est signée Nicolas Petit, un des meilleurs représentants du style Transition marquant le passage entre la rocaille Louis XV et le néo-classicisme Louis XVI. Y est posé un portrait de Béatrice jeune fille, le seul encore conservé aujourd'hui. 

La seconde partie de la chambre, en forme de rotonde, donne sur la rade de Villefranche.
Le grand tapis ovale provient de la Manufacture d'Aubusson et date de la fin du règne de Louis XVI. Il reprend exactement la forme du plafond. Ce dernier est décoré d'une peinture de l'école vénitienne du XVIIIe siècle représentant le Triomphe d'une famille patricienne. 

Le boudoir et la garde-robe 

Dans le boudoir, Béatrice écrivait ou recevait ses amies intimes. Son secrétaire ou Bonheur-du-jour était destiné à l'écriture. Il est signé Jean-Henri Riesener, l’un des plus grands ébénistes du XVIIIe siècle et aurait appartenu à Marie-Antoinette.

Une partie de la garde-robe accueille des vêtements d’inspiration chinoise. Dans une vitrine sont exposés de petits chaussons. Dans la Chine traditionnelle, on considérait qu’une femme devait avoir des pieds minuscules. Béatrice satisfaisait à cette exigence au prix de grandes souffrances : tous les orteils à l’exception du gros étaient repliés sous la voute plantaire grâce à des bandelettes extrêmement serrées. Une autre vitrine présente de grandes robes de mandarins.

Dans la seconde partie de la garde-robe sont présentés des robes, gilets et étoffes en satin, taffetas, soie, et velours datant du XVIIIe siècle. L’ensemble est d’un grand raffinement.

La salle de bain 

La salle de bains de Béatrice est un chef-d'œuvre de raffinement. En forme de rotonde, son dôme est couvert de lattes de châtaigner doré formant un treillage. Sur les murs, les boiseries peintes au XVIIIe siècle par Pierre Leriche, l’un des peintres de Marie-Antoinette, dissimulent de petits cabinets de toilettes abritant lavabo, coiffeuse et bidet. 

Au centre de la salle de bains se tenait très certainement la baignoire, alimentée en eau courante. Elle a aujourd'hui disparu.